Le Palais de l’Orient transformé en Palais de Glace

Aya Magdi Dimanche 03 Janvier 2021-10:35:23 Cent Ans
 S.A. la Princesse Mohamed Aly Ibrahim saluant S.S  la Nabia Kérimeh Halim (à gauche)
S.A. la Princesse Mohamed Aly Ibrahim saluant S.S la Nabia Kérimeh Halim (à gauche)

Que connaissions-nous, jusqu’à hier, des ballets sur glace ? Ce que l’écran nous avait laissé entrevoir: une pirouette rapide entre le défilé des caniches enrubannés et celui des Royal Guards, quelques séquences des films de Sonja Hennie. Si bien qu’ils nous semblaient, patineuses et patineurs, appartenir au monde interdit des images. Les avions-nous vus sous leur enveloppe de chair ? La première vertu du spectacle qu’on nous offrait, hier, était donc son caractère inédit. “Pour la première fois en Egypte et dans le MoyenOrient”, cette formule revêtait son acception littérale. Certes, le ballet sur glace emprunte au théâtre, au music-hall, au cirque, certains de leurs prestiges éprouvés. Mais il est autre chose: il déplace le centre de gravité du corps humain. La vitesse n’y est pas ennemie de l’ampleur; vertigineuse, elle ne s’accompagne de nulle fébrilité ni de ces gestes précipités qui marquent l’accélération. Si, pour un patineur maladroit, le registre des mouvements possibles se trouve singulièrement réduit, il ne l’est pas pour les virtuoses. Ceux qui se manifestaient hier n’ont eu aucun mal à en donner la preuve. Suisses, Scandinaves, Canadiens, Autrichiens, ils ont planté leur décor glacé dans notre pays de soleil. L’installation de la patinoire, ils y ont pourvu eux-mêmes grâce aux puissantes machines réfrigératrices mises à leur disposition.

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